Æthalidès

Un an après le jubilatoire "Hardcore ou la Tribulation", de Wisielec, la jeune maison d'édition lyonnaise publie ce brillant exercice de style dans lequel Jérôme Delclos joue avec la fameuse phrase de Montaigne : "Philosopher c'est apprendre à mourir." (...) L'auteur met en scène avec un humour noir corrosif la pensée des plus grands philosophes, Descartes, Wittgenstein, Heidegger, Aristote. Brillant, drôle et provocateur !

Remarqué avec la publication de "L'Hospitalité des voleurs" (HB éditions, 2006), Jérôme Delclos signe Vingt Leçons de philosophie par le meurtre qui risquent de lui valoir quelques tracas. Si un esprit faible se mettait à éprouver par la pratique ce que ses études de cas souhaitent énoncer de vérité philosophique, il se pourrait en effet que les instances en charge de l'application de la loi lui opposent une réfutation pénible. Il pourra toujours plaider qu'à l'instar des philosophes antiques, il prônait par l'illustration et la citation des Anciens les concepts complexes de la philosophie. (...) Il nous aura en tout cas beaucoup divertis. On lui saura gré en particulier du chapitre central consacré à sa rencontre avec l'éditeur parisien qui souhaite user de ses services criminels - et non littéraires - pour éliminer des auteur(e)s, qu'il emploie par ailleurs nues dans son atelier de tri des manuscrits.

Un livre rafraichissant et original. J'ai aimé cette idée d'illustrer un certain nombre de concepts philosophiques par le contre-pied du maitre assassin qui les enseigne à son disciple. L'humour et l'ironie affleurent à chaque moment. Le style est précis, poétique, chirurgical ! Un plaisir.

Un OVNI littéraire ! Court, clair, amusant, avec cette pointe de provocation qui pousse à la méditation, hors des sentiers battus.