Ontogénèse du coureur de fond (ou « Ces petits riens angéliques du quotidien »)
Il me faut l’avouer, je n’échappe pas à mon époque : je suis adepte de ce culte incongru du corps. Oui, vous avez bien lu : je fais du sport. Pire : je cours, je « run ». C’est bon pour la santé, me direz-vous. C’est vrai, et je pourrais prétexter que cela me vide la tête, que cela diminue mon stress, voire confesser que c’est le reflet de la sculpture de mes fesses dans le regard concupiscent de mon amant qui m’intéresse. Mais je crains que le mal soit plus profond ― je n’échappe pas à mon époque, vous dis-je : je suis bassement egocentrique et subrepticement hystérique.