Photo Blog Truxton Orcutt 26

26. « Ride the snake »

On s’installe dans le pickup, Cammy au volant parce qu’il n’a pas conduit depuis longtemps et qu’il veut s’échauffer un peu avant de prendre la route tout seul. Je le briefe un peu sur les commandes. Au moment de mettre le contact, il se souvient d’une dernière chose.

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Photo blog Truxton Orcutt 25

25. Ce qui pèse sur une tête

Je portais cette fille, Ted O’Connor en portait une autre, et Craig Davies portait la troisième. On atteint ce village aux toits de chaume, Da Phong. Tout est calme et silencieux. On avance, nous trois devant, sur une sorte de placette en boue séchée d’où les poules, et des chiens dont on voit les côtes, se barrent quand on arrive.

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Photo Blog Truxton Orcutt 24

24. L’oiseau

On est dans l’eau jusqu’à mi-cuisses, je retrouve progressivement la mémoire de la main. J’ai choisi une Blue Dun, fort du principe maintes fois éprouvé que la Blue Dun est l’ancre de salut du pécheur à la mouche noyée sur une eau qu’il ne connait pas. Ma Blue Dun plonge en douceur sous le poids de la vaseline, puis je remonte tranquillement, je fouette à nouveau, je recommence. Je ne sais pas avec quelle mouche pêche Pete, et quand je le lui demande il répond en souriant que c’en est une de son cru, la « Special Pete N° 5» dit-il, un truc brun et savamment ébouriffé.

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Photo Blog Truxton Orcutt - 23

23. De l’après-midi à la nuit

Il y a un poème de Raymond Carver qui porte pour titre Union Street : San Francisco, été 1975. C’est, comme souvent chez Carver, un poème de violence, d’amitié et de solitude. Je me souviens des derniers vers.

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Photo TO-22- Le sosie d'Ellroy

22. Le sosie d’Ellroy

Et au fond, je me dis que plus je vieillis, plus le réel se double de sa copie, dans des livres, dans mes textes, dans des photos ou des films. Et si ça se trouve, je passe mon temps à me faire mon cinéma, je ne vis plus vraiment. C’est le malheur d’être un intellectuel, et simplement celui de l’époque, dans un monde où tous nos besoins peuvent être satisfaits sur le champ. Le fait de n’avoir jamais faim, jamais vraiment froid si vous vivez dans les Etats du Sud, et d’être relativement en bonne santé : on en oublie son corps, on n’est jamais blessé. La baise ? Je m’en passe de mieux en mieux. Et comme je ne fais pas de sport, je n’ai pas l’occasion de souffrir.

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Blog Truxton Orcutt - chronique 21

21. En famille

Tard dans la soirée, Martha est occupée dans leur bureau à taper un article, Cammy s’est retiré dans sa chambre pour retoucher ses photos, et avec Pete on reste sous l’auvent à fumer un cigare en évoquant le passé. Il me raconte ses pêches.

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20. Ce qui nous regarde

Il y a quatre châteaux d’eau à Thibodaux. J’éprouve un petit choc en montrant à Cammy celui sur Canal Boulevard, au pied duquel j’ai vécu six mois dans l’une de ces maisons aux façades bleues qu’on voit sur la photo prise par le français. C’était mes premiers temps ici, après quoi j’ai emménagé au sud de la ville sur Plater Drive, un secteur un peu plus chic. Et je me souviens qu’à chaque fois que je levais la tête vers cette sorte de grosse marmite, le matin quand je sortais de chez moi et le soir quand je revenais du campus, je sentais que ça me regardait. Je ne sais pas ce qui me regardait depuis là-haut, et rien dans cette construction ne m’a jamais fait penser à un œil. Mais ça me regardait, et sans ciller.

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19. Linda

Notre autostoppeur s’appelle Troy, et il est bavard. Il nous raconte qu’il est vendeur dans un parc de voitures d’occasions, qu’il vit avec sa femme à (), un quartier de Thibodaux que je connais bien pour y avoir autrefois loué une petite maison en bois.

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18. En remontant le temps sur le bayou Lafourche

Je ne sais pas pourquoi, mais au fur et à mesure que la distance diminue qui nous sépare de Thibodaux, la mélancolie me gagne. Ou bien plutôt : je sais très bien pourquoi. C’’est que je ne fais pas que remonter dans l’espace en direction du nord-ouest : je remonte dans le temps, vers mon passé.

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17. En attendant notre tour

Faudrait quand même songer à prendre du bon temps : se vider les burnes, ou au moins recevoir un peu de tendresse. Cammy n’est pas contre. Je téléphone à Mendes, un vieux pote routier qui a roulé sa bosse dans tous les Etats du Sud. Il se marre, me demande notre position. Il me rappelle une heure plus tard, m’indique une adresse, un itinéraire. Il ajoute qu’il a envoyé un SMS à la taulière, qu’on est attendus, qu’on aura qu’à se recommander de sa personne, du syndicat des truckers.

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