« Una penultima », ô divin marquis

« This is the end, beautiful friend…» Voici donc venue la fin de ma résidence et comme je n’aime pas l’idée d’un « dernier billet », je puiserais plutôt au souvenir de mes nuits madrilènes pour vous haranguer ainsi : lecteurs insatiables, ô mes amis, prenons ensemble « una penultima » ! Et cette penultima, figurez-vous, c’est ce feu d’artifice auquel j’ai eu la chance d’assister hier soir, au théâtre antique de Fourvière : une lecture du marquis de Sade par la fabuleuse Isabelle Huppert. Belle coïncidence, n’est-ce pas ? Quel meilleur auteur que le divin marquis pour tirer ma révérence ?

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Quand j’entends le mot littérature…

Dans l’éditorial de la dernière livraison du Matricule des Anges, au demeurant fort sympathique, comme de coutume, Thierry Guichard esquisse un parallèle empreint d’optimisme qui me semble nécessiter quelque tempérance. « Aïe, crierez-vous avec raison, encore un billet pointilleux et intello. » Pointilleux est le mot juste, tant ce qui suit est moins une critique du susdit éditorial qu’une intention d’approfondissement. Mais écoutez, amis poètes, écoutez.

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Le Sucre est-il bon pour la santé ?

Il y a eu un moment fort intéressant au Sucre hier soir, au début de la « Closing party » des Nuits Sonores, lorsque le ministre de l’Intérieur et maire-sénateur de Lug-Dunum nous a fait l’honneur de nous rejoindre sur le roof floor : une quinzaine de festivaliers assis en terrasse ― la plupart, soyons honnêtes, drogués depuis trois jours ― se mirent à l’applaudir.

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Vanité

Tiens, j'ai découvert Scribay. Le poème qui suit est ma réponse à un défi. Comment dites-vous? Pas de quoi nourrir un billet ? Allons, il s'agit d'un poème, il s'agit de l'infini.

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« Planets » de Jeff Mills à l’auditorium

Un court billet pour vous dire que j’ai beaucoup aimé la représentation « Planets » de Jeffs Mills et de l’Orchestre national de Lyon, dirigée de main de maître par Christophe Mangou. J’étais, il est vrai, venue sans aucune attente ; il m’était donc plus aisée de repartir satisfaite. Sans attente, mais avec beaucoup d’idées préconçues qui volèrent en éclat ce soir-là.

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« Und », Und ?

Que nul n’entre ici s’il n’est poète. Combien la vie de tous serait facilitée si cette inscription ornait l’entrée des Célestins. Je pense notamment à ces bourgeois lyonnais adeptes de vaudeville et d’un théâtre sirupeux et mièvre comme une émission de variété, qui continuent d’échouer aux Célestins pour se « divertir » et qui, évidemment, repartent déçus et frustrés, après nous avoir – « nous », l’élite aristocratique qui accède aux idées platoniciennes bien sûr – dérangés tout le long du spectacle de la manifestation répétée de leur irritation, à coups de « pff ! » et de « c’est nul ! » et de « il reste encore combien de temps ? ». La pièce « Und », mardi dernier, en fut la parfaite illustration.

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La famille royale aux Célestins

« Qui connaît la plus belle mort, le soldat qui tombe pour sa patrie ou la mouche dans mon verre de whiskey ? ». Ainsi commence le récit de Tyler, dans cette adaptation théâtrale du roman de Vollmann, à laquelle nous avons eu le privilège d’assister, Pierre Legris et moi, mardi soir, aux Célestins. Et déjà j’avais la chair de poule, tant il était palpable que la densité poétique de l’œuvre, traduite magistralement par Claro aux Editions Actes Sud, descendait sur scène et prenait possession, pour une durée de 4h, de la salle splendide.

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Un salon littéraire « Assassin »

J’ai vécu l’autre soir l’expérience d’un voyage dans le temps : quelque part entre la Lutèce de Marcel Proust et la Rome de Federico Fellini, entre le salon de Mme de Villeparisis et celui de Steiner, je veux parler du salon littéraire Æthalidès, que Madame la Présidente tient chaque dernier vendredi du mois à son domicile, impasse Joseph de Maistre.

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La foire aux atrocités

Je sais ce que vous allez me dire : le titre de ce billet inspiré par une soirée Queer au Sucre – une soirée Mutante rafraichissante, avec une foule bigarrée hétéro-gay-bi maquillée, déguisée, joyeuse et bondissante sous le son d’un Laurent Garnier toujours aussi généreux qui, galant, cède les platines du set final à une DJ AZF percutante et envoutante –, ce titre La foire aux atrocités sonne plus comme le témoignage d’une adepte de « la manif pour tous » égarée au septième ciel de la Sucrière que comme ce qu’il est véritablement : un hommage au Sucre et à son projet artistique.

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« Lutèce, Lutèce, on t’encule ! »

Non, vous ne rêvez pas : j’ai assisté à un match de foot. Un vrai match de foot. Pas seulement des images entrevues dans l’un de ces affreux bars « américains » où le tenancier saoule sa clientèle d’écrans et d’émissions sportives, non, un vrai match avec de vrais joueurs qui couraient à demi-nus dans un vrai stade empli d’une vraie foule à qui l’on conférait pour quelques heures la liberté de manifester sa vraie clameur : « Lutèce, Lutèce, on t’encule ! ».

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