25. Ce qui pèse sur une tête

Je portais cette fille, Ted O’Connor en portait une autre, et Craig Davies portait la troisième. On atteint ce village aux toits de chaume, Da Phong. Tout est calme et silencieux. On avance, nous trois devant, sur une sorte de placette en boue séchée d’où les poules, et des chiens dont on voit les côtes, se barrent quand on arrive.

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24. L’oiseau

On est dans l’eau jusqu’à mi-cuisses, je retrouve progressivement la mémoire de la main. J’ai choisi une Blue Dun, fort du principe maintes fois éprouvé que la Blue Dun est l’ancre de salut du pécheur à la mouche noyée sur une eau qu’il ne connait pas. Ma Blue Dun plonge en douceur sous le poids de la vaseline, puis je remonte tranquillement, je fouette à nouveau, je recommence. Je ne sais pas avec quelle mouche pêche Pete, et quand je le lui demande il répond en souriant que c’en est une de son cru, la « Special Pete N° 5» dit-il, un truc brun et savamment ébouriffé.

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23. De l’après-midi à la nuit

Il y a un poème de Raymond Carver qui porte pour titre Union Street : San Francisco, été 1975. C’est, comme souvent chez Carver, un poème de violence, d’amitié et de solitude. Je me souviens des derniers vers.

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Photo TO-22- Le sosie d'Ellroy

22. Le sosie d’Ellroy

Et au fond, je me dis que plus je vieillis, plus le réel se double de sa copie, dans des livres, dans mes textes, dans des photos ou des films. Et si ça se trouve, je passe mon temps à me faire mon cinéma, je ne vis plus vraiment. C’est le malheur d’être un intellectuel, et simplement celui de l’époque, dans un monde où tous nos besoins peuvent être satisfaits sur le champ. Le fait de n’avoir jamais faim, jamais vraiment froid si vous vivez dans les Etats du Sud, et d’être relativement en bonne santé : on en oublie son corps, on n’est jamais blessé. La baise ? Je m’en passe de mieux en mieux. Et comme je ne fais pas de sport, je n’ai pas l’occasion de souffrir.

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