« Planets » de Jeff Mills à l’auditorium

Un court billet pour vous dire que j’ai beaucoup aimé la représentation « Planets » de Jeffs Mills et de l’Orchestre national de Lyon, dirigée de main de maître par Christophe Mangou. J’étais, il est vrai, venue sans aucune attente ; il m’était donc plus aisée de repartir satisfaite. Sans attente, mais avec beaucoup d’idées préconçues qui volèrent en éclat ce soir-là.

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« Und », Und ?

Que nul n’entre ici s’il n’est poète. Combien la vie de tous serait facilitée si cette inscription ornait l’entrée des Célestins. Je pense notamment à ces bourgeois lyonnais adeptes de vaudeville et d’un théâtre sirupeux et mièvre comme une émission de variété, qui continuent d’échouer aux Célestins pour se « divertir » et qui, évidemment, repartent déçus et frustrés, après nous avoir – « nous », l’élite aristocratique qui accède aux idées platoniciennes bien sûr – dérangés tout le long du spectacle de la manifestation répétée de leur irritation, à coups de « pff ! » et de « c’est nul ! » et de « il reste encore combien de temps ? ». La pièce « Und », mardi dernier, en fut la parfaite illustration.

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La famille royale aux Célestins

« Qui connaît la plus belle mort, le soldat qui tombe pour sa patrie ou la mouche dans mon verre de whiskey ? ». Ainsi commence le récit de Tyler, dans cette adaptation théâtrale du roman de Vollmann, à laquelle nous avons eu le privilège d’assister, Pierre Legris et moi, mardi soir, aux Célestins. Et déjà j’avais la chair de poule, tant il était palpable que la densité poétique de l’œuvre, traduite magistralement par Claro aux Editions Actes Sud, descendait sur scène et prenait possession, pour une durée de 4h, de la salle splendide.

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Un salon littéraire « Assassin »

J’ai vécu l’autre soir l’expérience d’un voyage dans le temps : quelque part entre la Lutèce de Marcel Proust et la Rome de Federico Fellini, entre le salon de Mme de Villeparisis et celui de Steiner, je veux parler du salon littéraire Æthalidès, que Madame la Présidente tient chaque dernier vendredi du mois à son domicile, impasse Joseph de Maistre.

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La foire aux atrocités

Je sais ce que vous allez me dire : le titre de ce billet inspiré par une soirée Queer au Sucre – une soirée Mutante rafraichissante, avec une foule bigarrée hétéro-gay-bi maquillée, déguisée, joyeuse et bondissante sous le son d’un Laurent Garnier toujours aussi généreux qui, galant, cède les platines du set final à une DJ AZF percutante et envoutante –, ce titre La foire aux atrocités sonne plus comme le témoignage d’une adepte de « la manif pour tous » égarée au septième ciel de la Sucrière que comme ce qu’il est véritablement : un hommage au Sucre et à son projet artistique.

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« Lutèce, Lutèce, on t’encule ! »

Non, vous ne rêvez pas : j’ai assisté à un match de foot. Un vrai match de foot. Pas seulement des images entrevues dans l’un de ces affreux bars « américains » où le tenancier saoule sa clientèle d’écrans et d’émissions sportives, non, un vrai match avec de vrais joueurs qui couraient à demi-nus dans un vrai stade empli d’une vraie foule à qui l’on conférait pour quelques heures la liberté de manifester sa vraie clameur : « Lutèce, Lutèce, on t’encule ! ».

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Ontogénèse du coureur de fond (ou « Ces petits riens angéliques du quotidien »)

Il me faut l’avouer, je n’échappe pas à mon époque : je suis adepte de ce culte incongru du corps. Oui, vous avez bien lu : je fais du sport. Pire : je cours, je « run ». C’est bon pour la santé, me direz-vous. C’est vrai, et je pourrais prétexter que cela me vide la tête, que cela diminue mon stress, voire confesser que c’est le reflet de la sculpture de mes fesses dans le regard concupiscent de mon amant qui m’intéresse. Mais je crains que le mal soit plus profond ― je n’échappe pas à mon époque, vous dis-je : je suis bassement egocentrique et subrepticement hystérique.

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Je n’ai besoin de personne sur ma trottinettesonne

Septembre est le mois de fureur. Il est cet été que je veux saisir encore ― avec la maturité que confère le fruit consommé ― et cet automne frénétique, empli de contraintes et de promesses, que j’attaque bille en tête dans le fantasme que je survivrai à l’hiver. Une course, donc, toute extérieure, sans possibilité d’introspection, et paradoxalement appelée « la rentrée ». Il est vrai que la tête enfouie dans ma carapace, « je n’reconnais plus personne sur ma trottinettessonne. »

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Lectures de plage 2 (… et les masques)

Non, figurez-vous que je n’ai pas quitté la plage où vous m’aviez laissée. Il fait doux, une bise légère monte du cap Lardier. Le jour s’étire tandis que le soir prend ses aises ; une famille et son cercle d’amis sortent un rosé bien frais. Peut-être qu’ils vont m’inviter. Cela vous agace ? Vous avez repris le travail ? Cela vous regarde : ma vie est une fête quotidienne, le monde qui m’abrite est le plus bel endroit qui soit. Et vous en faites partie. Ce qui me permet une douce transition au Monde flamboyant de Siri Hustvedt, dont je me suis délectée, et qui est cette deuxième « lecture de plage » dont je voulais parler.

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Lectures de plage 1 (Entre l’exil…)

Eh oui, ô magnifiques amis, poètes solitaires et philosophes insomniaques, exigeants lecteurs, je comptais bien vous épargner un compte-rendu de mes lectures de plage, pour mieux prolonger la paresse de ces dernières semaines ― combien fus-je fainéante, ce mois d’août, à trainasser sous le soleil tropézien et à dormir tout mon saoul ! ―, mais le récent décès de notre maître, l’immortel Yves Bonnefoy, m’a forcée à m’extraire de la torpeur et à sortir de mes retranchements.

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