Le grand mérite dont on peut créditer le film est de traiter de poésie, de cette création littéraire qu’est la poésie. Combien de productions cinématographiques l’osent ? On ne peut, du reste, que louer leur prudence, lorsque l’on considère la réception critique du film, qui s’est fait massacrer aux USA et qui a été reçu froidement en France. Or, que je sache, aucun critique n’a mentionné ce fait pourtant évident : ce film traite de poésie ― vous savez : cet éclair de l’esprit sans lequel l’existence n’est que néant.
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« Cendy, on veut de la poésie, pas de la polémique ! Tu te rends compte à quel point tes derniers billets sont politiques ! Qu’est-ce que ça à faire dans le blog d’une maison d’édition ? Dis, tu m’écoutes ? Attends, je reviens… »
Et Madame la Présidente de porter son smartphone à l’oreille, de se lever pour prendre un appel entrant, en m’enjoignant d’un geste doux de rester à ma place. C’était ce matin même, dans la petite salle de réunion de La Cordée, et j’en prenais pour mon grade. Assis autour de l’étroite table, avec moi, Pierre Legris et Evariste Ducasse regardaient le plafond d’un air absent.
« Sérieusement, messieurs, vous trouvez mes billets politiques ? »
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« Fuck the context ? que veux-tu dire par là ? »
Nous étions à La Cordée, ce lundi matin, et Pierre Legris me regardait avec malice. Je venais de lui conter ma visite dominicale au nouveau Musée des Confluences de Lug-Dunum et n’avais pu m’empêcher, peste que je suis, de partager les impressions que cette nouvelle verrue architecturale avait laissées sur moi.
« Fuck the context. Tu ne connais pas l’histoire, me lança Pierre de ses yeux pétillants ? »
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Ce n’est ni dans mes habitudes ni dans le périmètre de ces billets d’humeur de commenter l’actualité politique. Mais voilà, ce 24 juin est un triste jour. Pour tous ceux qui ont cru et continuent de croire dans le principe de la construction européenne, dans cette promesse de paix, de démocratie et de prospérité, la décision du BREXIT laisse un goût amer. Toute l’équipe des Editions Æthalidès était en deuil ce matin.
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« Sérieusement, Marie-Anne, on doit prendre une décision : “Il fallait que je lui suçasse la chatte”, franchement, ça ne te gêne pas ?
— Ben non, la correspondance des temps est correcte, c’est bien du subjonctif imparfait…
— Mais alors pourquoi “il fallait qu’il foute, crénom de Dieu !” est, lui, au présent du subjonctif ?
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J’étais donc l’autre soir de passage à Carthage.
« Viens donc diner avec nous », m’enjoigne Pierre Legris dans son beau costume Armani.
Quelle idée, me dis-je : pourquoi accompagner mon confrère en poésie, au demeurant si exquis, dans une agape d’affaire ? « Pas un diner d’affaire, rectifie le vieil alchimiste, un diner d’équipe. Un nouveau partenariat que nous venons de conclure. Tu verras bon vin et belle compagnie. »
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Ce billet va vous lasser. Il a peu d’intérêt, il est un simple cri du cœur : j’ai récemment vu ― et j’ai aimé ― le film Biutiful de Iñárritu.
« Quoi, ce film de 2010 ? » m’a dit Evariste Ducasse, lorsque je lui ai mentionné en passant ma prochaine entrée de blog, « tu ne l’avais pas encore vu et tu veux nous servir, six ans plus tard, une critique refroidie ? »
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J’aime mon gynéco.
Je sais, c’est pas très beau.
Un œil clinique m’ausculte la foufoune, une virilité en sait plus que moi sur mon intimité, et mes jambes écartées, mes jambes enferrées, ont l’immobilité d’une jument sage et austère chez le vétérinaire.
Autant pour mon orgueil…
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« Elle est où, la poésie ? » m'étais-je donc demandé avant-hier, dernier jour du mois de septembre, sur le perron des Célestins. Mais l’entre-deux, comme toujours, est salutaire. Quelque prière, dans l’interstice des mois, dut parvenir à Hermès cette nuit-là. Car le lendemain soir, premier jour d’octobre, j’ai vu la poésie descendre sur Lug-Dunum.
C’était le visage d’un ange regardant amoureusement une femme. Le visage arc-en-ciel d’un ange femme prenant toutes les teintes de l’émotion. C’était un regard vaste et ardent d’où sourdait une vie triomphante.
Mansfield.TYA, pour sa première venue à Lyon, jouait à guichet fermé au Marché Gare.
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« C’est beau la poésie. »
Dires laminaires que ressassait au vent ce vieux fou que je croisais chaque matin à Carthage, au crépuscule des nineties, sur le trottoir de Sèvres-Babylone. Improbable Diogène vêtu d’un pardessus aussi ancien que lui, le vieux haranguait chaque passant ainsi: « Vous aimez la poésie ? C’est beau la poésie. ». Il m’a fallu plusieurs années pour comprendre que le vieillard sombré dans la psychose nous intimait un devoir fondamental, celui de répondre à la question implicite tapie derrière ces mots : et elle est où, maintenant, la poésie ?
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