8. Comment réparer un radiateur et se faire entôler dans un motel

Avec Cammy, on se retrouve aux aurores sur le parking du Lone Star. Le proprio du motel est vraiment quelqu’un de bien : il me fait cadeau d’un bidon de Stop Leak de chez Bar’s, le truc idéal pour réparer le radiateur du pickup. Rien de plus simple : vous mettez à niveau le circuit de flotte, vous démarrez le contact et vous poussez le chauffage à fond. Vous attendez tranquillement que le moteur soit bien chaud, et vous versez tout doucement le bidon d’aluminium liquide dans le vase d’expansion.

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7. Une étape au Lone Star

Comme on n’en peut plus de s’arrêter à tout bout de champ pour remettre de la flotte dans le radiateur, et que Cammy insiste pour passer la nuit dans un motel, on quitte la route pour le parking du Lone Star, dont l’enseigne lumineuse fêlée clignote faiblement. Cammy mitraille le secteur à tout-va avec son Canon, je lui demande ce qu’il peut bien trouver à cet endroit sans attrait. Il m’explique que ce qui lui plait, c’est l’idée d’être nulle part, dans une sorte de stase temporelle et spatiale. Ces français sont vraiment dingos.

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6. Une rencontre du côté de la Yellow River

On n’est pas parti depuis très longtemps, on est du côté de la Yellow River, et on entend une série de chocs sourds sous la voiture. Je pile. On se retrouve dehors dans la chaleur à revenir à pied vers un gros sac de poils mouillés : un ragondin.

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5. Crevettes proustiennes

Comme on a tout notre temps, on prend le chemin des écoliers le long de Choctawhatchee Bay, et on fait une pause dans un petit port de pêche où à l’époque de mes vaches maigres — j’étais jeune et fringant alors mais sans un sou, c’était de retour du Nam — j’ai trimé sur le chalut d’un armateur cubain, pour la crevette. Comment c’était, le nom de ce bateau, déjà ? Peu importe. Dans ce bled aux toits crépis par le guano de mouettes, rien n’a vraiment changé depuis les Seventies. Mais surtout, ce qui me saute au visage, c’est l’odeur. La putain d’odeur de crustacés. La madeleine de Proust trempée dans le thé, à côté, c’est du Chanel.

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4. Des voitures

A nouveau sur la route... J’ai beau croire bien connaitre les européens, ils m’étonneront toujours. Ainsi de la fascination de Cammy pour les voitures américaines. Il se montre enchanté d’être mon passager dans mon pickup Ford 150-F — un modèle démodé —, et lors d’une pause il l’immortalise avec ferveur. Il me demande aussi de ralentir, ou même de m’arrêter, pour pouvoir photographier à son aise des panneaux routiers, des pompes à essence, des motels : tout ce paysage qui de mon point de vue est d’un ennui mortel. Ça doit lui rappeler des films ou des séries TV.

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